L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
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          La cité hôtelière du futur n’accueille pas que des hommes d’affaires ou des
        
        
          vacanciers. Elle est un lieu à vivre où résident périodiquement les sans-
        
        
          logis de luxe. Obéissant à la logique du caprice ou à celle de l’opportunité,
        
        
          ceux-ci ont un comportement hautement imprévisible. Ils peuvent avoir
        
        
          besoin d’un hôtel pour une heure ou deux, le temps d’une sieste, d’un
        
        
          baiser ou d’un article à terminer (« love hôtel ») ou au contraire pour
        
        
          séjourner plusieurs années au même endroit sans avoir à se préoccuper
        
        
          de contraintes matérielles (« live hôtel »). Les hôtels se différencient
        
        
          également en fonction des besoins spécifiques de leurs clients : certains
        
        
          préfèrent les hôtels de luxe, d’autres les hôtels de charme, d’autres encore
        
        
          les villages de vacances où l’on ne s’ennuie jamais, d’autres enfin ont une
        
        
          soif continue d’apprendre et choisissent de confortables résidences
        
        
          universitaires installées au milieu d’une université, ce qui leur permet de
        
        
          consacrer toute leur vie à l’étude, à la façon des moines d’autrefois. Le
        
        
          marché du low cost où le service est réduit au strict minimum coexiste
        
        
          avec les 7, 8 ou 9 étoiles installés sur des yachts, des dirigeables, des bulles
        
        
          spatiales ou des bulles sous-marines.
        
        
          D’une façon générale tout le monde réside à l’hôtel. Cette formule
        
        
          convient mieux à une humanité devenue de plus en plus individualiste
        
        
          et nomade. Le surcoût des services y est par ailleurs largement compensé
        
        
          par les économies réalisées grâce à la mutualisation des coûts de climati-
        
        
          sation et de maintenance. Les logements particuliers ne sont plus qu’un
        
        
          souvenir ou un caprice de millionnaire.
        
        
          Il n’y a plus d’hôtel car il n’y a plus que l’hôtel. Trop d’hôtel tue l’hôtel. Le
        
        
          concept est absorbé par celui d’habitation.
        
        
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          umanisme
        
        
          L’humanisme occidental de la fin du xx
        
        
          e 
        
        
          siècle s’appuyait sur deux
        
        
          principes :
        
        
          1/ Chacun a droit au maximum de chances, c’est-à-dire à une équivalence
        
        
          de ressources en termes d’éducation ou de santé ou de loisir : c’est la
        
        
          fameuse « égalité des chances ».
        
        
          2/ Chacun a le droit d’avoir autant d’enfants qu’il le souhaite.
        
        
          En vertu de l’équation triangulaire [Population*Revenu par habitant/
        
        
          Ressources disponibles = une constante], ces deux principes cumulés