L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
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          L’École du Futur à est à la fois a-temporelle et a-spatiale. Elle fait converger
        
        
          autour de chaque client un réseau de professionnels qui l’accompagnent
        
        
          tout au long de sa vie à partir de 10 ans environ, même si cet âge peut
        
        
          varier beaucoup d’un enfant à l’autre, certains étant mûrs pour l’École
        
        
          du Futur dès l’âge de 8 ans, d’autres ne l’étant jamais. En tous les cas,
        
        
          la limite essentielle de cette École du Futur concerne principalement la
        
        
          petite enfance à laquelle elle n’est pas adaptée. Si l’enseignement secon-
        
        
          daire pourra être absorbé par un enseignement supérieur d’avant-garde,
        
        
          l’enseignement primaire doit nécessairement garder une spécificité de
        
        
          structure plus directive et plus rigide aussi longtemps que ne sont pas
        
        
          assimilés les 5 savoirs fondamentaux qui sont :
        
        
          1/ la lecture/écriture d’un e-mail ;
        
        
          2/ la navigation sur le Web du savoir ;
        
        
          3/ la tenue d’une comptabilité sommaire sur un tableur ;
        
        
          4/ la pratique d’une conversation de base en anglais ;
        
        
          5/ les connaissances de base en hygiène.
        
        
          L’école primaire, telle que nous la connaissons en France, reste un outil
        
        
          relativement irremplaçable pour assurer la socialisation, l’alphabétisation
        
        
          et l’aptitude à l’autoformation. Dans cette optique, rien ne semble plus
        
        
          important que de diminuer au maximum le nombre d’élèves par classe.
        
        
          Ici encore, l’éducation doit progresser en termes de relations toujours
        
        
          plus proches et toujours plus personnalisées. C’est à l’école de s’organiser
        
        
          autour de l’enfant, non à l’enfant de graviter autour de son école.
        
        
          Ceci suppose, pour les directeurs d’école primaire, un degré d’autonomie
        
        
          comparable à celui du dirigeant d’une PME : la possibilité d’expérimenter
        
        
          et de mettre un terme à une expérience décevante, de recruter les
        
        
          compétences nécessaires et de mettre fin à une collaboration de
        
        
          mauvaise qualité, de faire appel éventuellement à des fournisseurs
        
        
          externes, de récompenser les performances et de sanctionner les erreurs
        
        
          non seulement des clients mais surtout des intervenants.
        
        
          Concilier l’idée de « service public » avec celle de « qualité de service »,
        
        
          ce n’est certes pas une mince affaire. Le débat public/privé autour de
        
        
          l’école primaire reste donc entier. Il vaut mieux peut-être entre nous qu’il
        
        
          le reste encore longtemps.