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          D
        
        
          ictionnaire
        
        
          des mots
        
        
          en
        
        
          voie
        
        
          de
        
        
          disparition
        
        
          ou les distribuent à la façon de n’importe quelle entreprise. Pour en voir,
        
        
          il suffit de se rendre sur une place de marché le dimanche matin ou le
        
        
          même dimanche, mais dans l’après-midi, dans un village qui ouvre ses
        
        
          rues à un vide-grenier.
        
        
          D’un point de vue pratique cette fois, une entreprise s’est longtemps
        
        
          caractérisée par un regroupement de salariés autour d’un employeur
        
        
          pour travailler ensemble en un lieu donné selon des horaires donnés,
        
        
          afin de réaliser des profits.
        
        
          Or, aujourd’hui, demain, la diversité des formes prises par les entreprises
        
        
          est telle que chacun de ces paramètres devient une option aisément
        
        
          résiliable.
        
        
          La notion de salarié est par exemple en train de se raréfier au profit
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          de bénévoles ou de collaborateurs indépendants qui gravitent autour
        
        
          de l’entreprise sans lui appartenir juridiquement.
        
        
          L’employeur ressemble de moins en moins à un employeur ne
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          serait-ce que parce qu’il n’emploie plus d’employés.
        
        
          Avec le télétravail, l’augmentation des coûts de déplacements et le
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          développement de l’ubiquité, de moins en moins de collaborateurs
        
        
          se sentent obligés de se rendre chaque jour dans les locaux de leur
        
        
          entreprise : ils travaillent de plus en plus avec leur ordinateur à la
        
        
          maison, dans les transports en commun, sur des places de parking,
        
        
          etc. Il n’est pas rare non plus de trouver des entreprises complète-
        
        
          ment nomades sans locaux fixes ni siège social. Une boîte aux lettres
        
        
          virtuelle est alors créée dans un immeuble d’affaires (ou chez la mère
        
        
          du patron) et le système s’organise autour du téléphone portable de
        
        
          l’entrepreneur mobile qui, parfois, ne consacre à l’entreprise qu’une
        
        
          petite partie d’une vie très compliquée (le reste se partageant entre
        
        
          d’autres entreprises… et son éventuel employeur).
        
        
          Les horaires se déstandardisent aujourd’hui plus qu’ils ne l’ont
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          jamais fait. Les collaborateurs indépendants, qui sont souvent libres
        
        
          de travailler où bon leur semble et quand ils le souhaitent, respectent
        
        
          rarement des horaires conventionnels. Ils n’hésitent pas à travailler
        
        
          le week-end ou tard le soir, en contrepartie de quoi ils s’accordent
        
        
          fréquemment des récréations ludiques en pleine semaine en fonction
        
        
          des baisses d’activité, de leurs baisses d’énergie, de la baisse de
        
        
          luminosité en hiver ou de leurs caprices d’humeur.
        
        
          La finalité de l’entreprise n’obéit plus toujours à une simple logique
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          de profit. Certaines sont bénévoles, d’autres idéologiques, d’autres