L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
          59
        
        
          E
        
        
          E
        
        
          au
        
        
          Les ressources en eau douce de la Terre sont limitées, quoi qu’on fasse,
        
        
          à 40 000 km
        
        
          3 
        
        
          par an. De ce potentiel, une partie croissante est polluée
        
        
          par les déchets industriels ou domestiques des humains en nombre
        
        
          croissant. Quand en l’espace de deux siècles, la population mondiale est
        
        
          multipliée par 10 pour un niveau de vie mondial moyen multiplié par 20,
        
        
          le pourcentage d’eau gâchée pourrait bien augmenter d’un facteur 200.
        
        
          En regard de cette réduction de l’offre, la demande ne cesse d’augmenter.
        
        
          Elle double environ tous les vingt ans à la suite de :
        
        
          – l’augmentation naturelle de la population et de l’anthropomasse
        
        
          (biomasse humaine) à hydrater (obésité) ;
        
        
          – l’évolution de la demande alimentaire en direction notamment de la
        
        
          viande qui exige davantage de terres arrosées ;
        
        
          – l’augmentation de la demande industrielle mondiale, notamment en
        
        
          Chine. La fabrication d’un téléphone portable exige par exemple plus de
        
        
          7 000 litres d’eau douce ;
        
        
          – l’augmentation de la demande ménagère et l’accès de nouvelles
        
        
          populations à l’eau courante.
        
        
          Dans ce contexte mondial, les scandales se multiplient naturellement :
        
        
          – des lacs ou des mers cessent purement ou simplement d’être
        
        
          exploitables en raison d’une exploitation outrancière, comme la mer
        
        
          d’Aral qui a trop servi l’industrie du coton ;
        
        
          – six millions d’enfants meurent chaque année pour avoir bu de l’eau
        
        
          contaminée ;
        
        
          – au Québec, le client d’un restaurant n’a le choix qu’entre de la San
        
        
          Pellegrino (7 000 km) et de la Fidji (18 000 km). L’eau minérale pétillante
        
        
          du Québec, excellente, ne se vend guère : la marge bénéficiaire du restau-
        
        
          rant n’est pas jugée suffisante.
        
        
          La question de l’eau douce devient chaque année plus explosive et,
        
        
          comme vous le savez, les guerres du futur seront des guerres de l’eau.
        
        
          La Turquie voudra dominer le Tigre et l’Euphrate ; l’Éthiopie, le Nil ; les
        
        
          États-Unis les Grands Lacs canadiens.
        
        
          Bien sûr les solutions d’économie et de sagesse existent : recyclage indus-
        
        
          triel des eaux usées, pratique du « goutte à goutte » dans la culture des