L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
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          diteur
        
        
          S’exprimer par écrit devient un besoin universel mais banal. Être lu en
        
        
          revanche devient un privilège rare et prisé. Du coup, le rapport écono-
        
        
          mique s’inverse. La profession d’écrivain sort du domaine professionnel
        
        
          et laisse la place à la nouvelle profession de « lecteur » diplômé. Dans
        
        
          l’avenir, on ne paie plus pour lire mais pour être lu.
        
        
          Pour être lu, il n’y a pas de démarche moins rentable qu’une chasse à
        
        
          l’éditeur qui, à moins que vous soyez déjà une étoile, vous évitera comme
        
        
          un trou noir qui n’a aucune raison de s’intéresser à vous.
        
        
          Il vous faut donc vous prendre en main et il vous reste pour cela
        
        
          3 possibilités :
        
        
          1/ publier sur votre blog des billets courts et drôles, régulièrement
        
        
          renouvelés ;
        
        
          2/ diffuser gratuitement et massivement votre manuscrit au format
        
        
          PDF depuis un site sérieusement référencé ;
        
        
          3/ faire imprimer votre livre à compte d’auteur en quelques milliers
        
        
          d’exemplaires et en mettre des exemplaires à la disposition des visiteurs
        
        
          dans des lieux de grand passage (foires, centres de formation, écoles, etc.)
        
        
          de façon à diffuser rapidement vos idées, votre nom, votre marque ou
        
        
          celle de votre entreprise.
        
        
          Un jour parfois, le point de la notoriété critique est atteint, une réaction
        
        
          thermonucléaire s’enclenche et la notoriété provoque la notoriété sans
        
        
          qu’il n’y ait rien à faire. L’Éditeur, invisible comme un fantôme jusque-là,
        
        
          fait alors subitement son apparition.
        
        
          Le métier de l’éditeur du futur s’inscrit en effet aujourd’hui à la confluence
        
        
          de différents métiers très anciens (ce qui illustre au passage un principe
        
        
          marketing fondamental : la valeur ajoutée se niche souvent dans les
        
        
          entreprises de « convergence ») :
        
        
          
            Le promoteur de nouveaux talents
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          alors même que l’autodiffusion
        
        
          est devenue si facile (pour peu que la qualité d’un texte s’y prête et que
        
        
          son accès soit gratuit et sérieusement référencé).
        
        
          
            L’investisseur
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          qui finance l’impression, le stockage et la distribution
        
        
          d’un manuscrit papier alors même que le livre se dématérialise et qu’il
        
        
          devient infiniment plus facile d’y accéder électroniquement.
        
        
          
            L’animateur de tapage médiatique
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          autour de la sortie d’un livre
        
        
          en librairie alors même que le grand public est au bord de l’indigestion
        
        
          médiatique.