L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
          73
        
        
          E
        
        
          mixtes, et leur finalité n’est plus nécessairement marchande. Les
        
        
          « Restos du Cœur » ne peuvent-ils pas être considérés comme une
        
        
          entreprise ?
        
        
          La vraie mission d’une entreprise est de plus en plus difficile à saisir. Alors
        
        
          qu’il y a quelques dizaines d’années, la grande majorité s’intégrait au
        
        
          même modèle – réaliser des bénéfices –, on rencontre aujourd’hui de
        
        
          plus en plus d’OVNIS.
        
        
          On pourra par exemple citer :
        
        
          
            L
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          
            es entrepreneurs :
          
        
        
          la mission de ces individus-entreprises se
        
        
          borne à prendre une initiative et à vouloir que cette initiative abou-
        
        
          tisse grâce à la coordination d’intervenants qualifiés. Appartiennent à
        
        
          ce type les réalisateurs de film, qui souvent travaillent à leur compte
        
        
          et touchent une somme forfaitaire associée à un projet (lequel peut
        
        
          sans problème coexister avec d’autres projets). Certaines entreprises
        
        
          sous-traitent leurs entrepreneurs qu’elles appellent alors chefs de
        
        
          projets ou partenaires actifs.
        
        
          
            L’investisseur :
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          sa mission se réduit à posséder un actif financier
        
        
          et à le faire fructifier. L’exemple typique est celui du producteur de
        
        
          cinéma dont l’intervention principale consiste à avancer du cash au
        
        
          point de départ et à récupérer du cash à la sortie.
        
        
          
            Les acteurs :
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          les acteurs exécutent le travail que d’autres ont
        
        
          conçu, organisé ou financé. Ils touchent en général une rémunération
        
        
          proportionnelle au temps de travail, même s’ils reçoivent de moins
        
        
          en moins un bulletin de salaire et si leur statut s’assimile de plus en
        
        
          plus à celui des intermittents du spectacle. Ils s’agglomèrent dans
        
        
          des configurations éphémères le temps de réaliser un film puis ils se
        
        
          reconfigurent autrement avec d’autres partenaires pour s’intégrer à
        
        
          une autre aventure, un peu comme dans un bal d’autrefois on choi-
        
        
          sissait une cavalière le temps d’une simple valse.
        
        
          
            L’expert,
          
        
        
          X
        
        
          X
        
        
          
            la vedette et le sous-traitant :
          
        
        
          l’expert est un acteur
        
        
          doté de compétences particulières qui vont lui permettre de jouer
        
        
          un rôle-clef dans l’aventure, un peu comme une vedette ou une star
        
        
          du cinéma. Connu dans son milieu professionnel, il cautionne forte-
        
        
          ment les projets auxquels il participe auprès des investisseurs ou des
        
        
          clients. C’est ainsi que les cuisiniers Pierre Gagnaire, Joël Robuchon
        
        
          ou Michel Troisgros participent aux grands restaurants japonais qui
        
        
          affichent fièrement leurs noms dans les guides étoilés, même si leur
        
        
          participation effective se borne souvent à rédiger la carte et à prêter
        
        
          leur signature. Leur rémunération est à la hauteur de leur notoriété ou