L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
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          travail au lieu de se contenter de manipuler des symboles ou d’utiliser
        
        
          à leur avantage une fiscalité ou une législation conçue pour eux. Bien
        
        
          sûr, il y aura des robots de plus en plus experts. En attendant cette
        
        
          automatisation, qui reste à venir, l’artisan qui sait utiliser ses doigts, du
        
        
          coiffeur au cuisinier, peut espérer conserver une utilité sociale encore
        
        
          longtemps. Surtout, il possède sur les automates un avantage considé-
        
        
          rable : il peut comprendre son client dans la mesure où il lui ressemble.
        
        
          Un coiffeur peut ainsi anticiper les souhaits de sa cliente, un cuisinier
        
        
          rectifier une faute de goût, un plombier, aller au-delà du problème à trai-
        
        
          ter et proposer une installation nouvelle, plus adaptée aux besoins réels
        
        
          d’un client qu’il connaît depuis toujours. Déjà aujourd’hui, un électricien
        
        
          a beaucoup moins de difficulté à trouver du travail qu’un professionnel
        
        
          de la « com ». Il gagne souvent mieux sa vie et n’a pas de souci à se faire
        
        
          pour son avenir.
        
        
          
            4/ L’industrie du spectacle
          
        
        
          De l’artisan à l’artiste, il n’y a qu’un pas… de danse. Les artistes, plus encore
        
        
          que les artisans, sont censés savoir se mettre à la place de leurs clients,
        
        
          comprendre leurs besoins et provoquer leurs émotions. La concurrence
        
        
          des transistors ou des robots est donc ici peu menaçante. En outre, plus
        
        
          la masse globale de travail à partager va s’amoindrir sous l’effet conju-
        
        
          gué des progrès de la productivité et de la croissance démographique,
        
        
          plus il y aura de gens à distraire, à informer ou à former. La formation,
        
        
          l’information et la distraction aboliront sans doute leurs frontières en se
        
        
          découvrant un réservoir de croissance dans leur incorporation mutuelle.
        
        
          On inventera la formation-tourisme et même la formation-plaisir. Tout
        
        
          deviendra spectacle.
        
        
          Du coup, les marques seront ici plus que jamais nécessaires, comme cau-
        
        
          tion de qualité ou guide dans le labyrinthe. Et il faudra, pour encadrer ces
        
        
          milliards d’acteurs, des organisateurs de spectacles qui puissent en cau-
        
        
          tionner la qualité et en faciliter le choix. Les organismes de formation, les
        
        
          opéras et les théâtres célèbres ont encore de beaux jours devant eux.
        
        
          
            5/ Le marché de la relation
          
        
        
          Quand la valeur ajoutée du traitement de l’information diminue, celle de
        
        
          la relation personnalisée augmente. Et il est bien possible que le principal
        
        
          réservoir de croissance en matière de services réside dans le développe-
        
        
          ment des relations personnelles.