178
        
        
          D
        
        
          ictionnaire
        
        
          des mots
        
        
          en
        
        
          voie
        
        
          de
        
        
          disparition
        
        
          exemple autant de valeur qu’à Ginza dans le centre de Tokyo. Il n’y a
        
        
          donc pas de richesse sans précarité. Créer artificiellement de la précarité,
        
        
          et pas seulement de l’abondance, est le meilleur moyen de faire grimper
        
        
          les prix. Les spéculateurs avisés peuvent s’enrichir beaucoup à l’annonce
        
        
          de mauvaises nouvelles.
        
        
          La religion montante du développement durable, de la décroissance, de
        
        
          la culture de la sobriété aurait-elle donc des bénéficiaires secrets ?
        
        
          R
        
        
          ipaille
        
        
          
            Chanson à boire et à manger
          
        
        
          Dans le bon vieux temps on mangeait tout le temps,
        
        
          À midi ou à minuit, à quatre heures ou à onze heures,
        
        
          Dans le bon vieux temps on pouvait manger partout,
        
        
          Chez soi ou dans les rues, au restaurant ou dans le train,
        
        
          J’ai même déjà vu, à Washington, des Américains
        
        
          Qui mangeaient des hamburgers et des frites dans un musée
        
        
          Devant un autoportrait de Van Gogh amaigri
        
        
          Qui semblait les regarder avec un air de reproche
        
        
          Dans le bon vieux temps on mangeait tout le temps
        
        
          Au Canada, en Chine, en France et même en Inde
        
        
          Tout le monde parlait de bouffe et de ripaille continuellement
        
        
          Il y avait des cours de cuisine à la télé
        
        
          Des marchés de produits du terroir tous les dimanches matins
        
        
          C’était le bon vieux temps où l’on n’était encore que sept milliards
        
        
          sur Terre
        
        
          Et où le ventre de la Terre pouvait encore nourrir le ventre de tout le
        
        
          monde
        
        
          C’était le bon vieux temps où l’on pouvait encore manger partout
        
        
          Et pas seulement à la soupe populaire avec des tickets de
        
        
          rationnement.