L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
        
        
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          êtement
        
        
          Le vêtement, terre d’accueil de tous les conformismes, est lui-même sujet
        
        
          à de multiples préjugés :
        
        
          1/ Il faut nécessairement soustraire constamment le corps humain au
        
        
          regard des autres humains.
        
        
          2/ Il faut nécessairement protéger constamment le corps humain des
        
        
          intempéries climatiques.
        
        
          3/ Un vêtement ne peut servir à rien d’autre qu’à protéger le corps humain
        
        
          du regard des autres ou des intempéries.
        
        
          4/ On ne peut protéger ou cacher le corps humain que par des pièces
        
        
          de tissu.
        
        
          5/ Un vêtement a une durée de vie limitée à l’issue de laquelle il faudra le
        
        
          jeter pour en acheter un autre.
        
        
          Chacun de ces préjugés peut être remis en cause, surtout si l’on se place
        
        
          dans ce qui caractérise principalement le contexte en émergence : la
        
        
          permanence universelle du mouvement.
        
        
          1/ Une mode de l’authenticité peut supposer des vêtements invisibles.
        
        
          2/ Le réchauffement climatique va demander des vêtements moins
        
        
          chauds, moins lourds, moins encombrants.
        
        
          3/ Un vêtement peut au-delà de ses fonctions d’abri être aussi une
        
        
          armoire, un habitat, une roulotte dans lesquels un nomade transporte
        
        
          tout ce dont il a besoin.
        
        
          4/ On peut protéger un corps humain des intempéries autrement que
        
        
          par du tissu, par exemple par des ondes.
        
        
          5/ La notion de vêtement objet jetable peut devenir un jour obsolète au
        
        
          profit d’un habit permanent capable de se régénérer.
        
        
          Les vêtements nomades devront d’abord faciliter lamobilité. Les costumes
        
        
          d’Afrique ou d’Asie (comme le sari) finiront peut-être par s’imposer
        
        
          mondialement autant par leur beauté colorée que par leur commodité en
        
        
          termes de mouvement. Votre vêtement autour de 2050 devra être aussi
        
        
          climatisé, capable de vous rafraîchir ou de vous réchauffer en fonction de
        
        
          la température ou de votre caprice personnel. Votre incessant mouve-
        
        
          ment et votre ubiquité nomade exigeront qu’il intègre des terminaux de
        
        
          communication. Optionnellement, votre enveloppe pourra enfin conte-
        
        
          nir des vitamines, excitants, somnifères, calmants, médicaments et vous
        
        
          les injecter avant même que vous ne vous en rendiez compte.