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          D
        
        
          ictionnaire
        
        
          des mots
        
        
          en
        
        
          voie
        
        
          de
        
        
          disparition
        
        
          d’individus sur 9 en 2050, soit globalement les 2/3 de l’humanité (mais
        
        
          plus de 80 % de la population dans les pays pauvres). Plus de 90 % des
        
        
          décisions économiques sont d’ores et déjà prises dans un
        
        
          archipel métro-
        
        
          politain mondial
        
        
          constitué de quelques dizaines d’îlots comme Tokyo,
        
        
          New York, São Polo ou New Delhi.
        
        
          Pourtant la grande ville est loin de figurer lemeilleur desmondes possibles
        
        
          ou le plus agréable des écosystèmes. On s’y bouscule, on s’y bagarre, on y
        
        
          manque d’air, d’eau, de temps, d’espace, d’amour. Au Japon par exemple,
        
        
          on est parfois obligé de construire des hôpitaux sur des bateaux amarrés
        
        
          dans les ports ou des aéroports sur des îles artificielles. La disparition des
        
        
          véhicules individuels couplés à l’élargissement des mégalopoles rend les
        
        
          déplacements de plus en plus problématiques : se déplacer d’un bout à
        
        
          l’autre de Tokyo peut prendre plus de 3 heures. Enfin, comme tout ce qui
        
        
          est à la fois rare et recherché, le village devient peu à peu un nouveau my-
        
        
          the marketing. Le village va-t-il devenir un produit de loisir artificiel, un
        
        
          produit de luxe réservé aux connaisseurs vieillissants, aux nostalgiques
        
        
          fortunés ? De vrais faux villages traditionnels sont reconstitués un peu
        
        
          partout dans le monde au cœur de clubs de vacances (Club Med), de
        
        
          parcs d’attractions (Eurodisney, Epcot Center), de centres commerciaux.
        
        
          Plutôt que d’opposer définitivement le village à la ville, on peut donc
        
        
          imaginer une réincorporation harmonieuse du village par la ville. Cette
        
        
          réintégration peut prendre au moins 3 formes :
        
        
          
            1/ Le village dans la ville
          
        
        
          Niché dans l’île Saint-Louis à Paris ; Notting Hill à Londres ; Greenwich
        
        
          Village à New York ; Beverly Hills à Los Angeles, des villages camouflés
        
        
          résistent à l’envahisseur. Ils cumulent tous les avantages : une localisation
        
        
          de rêve (dans l’île Saint-Louis, on est au centre du monde) et la tranquillité.
        
        
          Bien sûr seuls les très riches ou les vacanciers peuvent profiter pour l’instant
        
        
          de ces petits paradis.
        
        
          
            2/ Le village autour de la ville
          
        
        
          À la périphérie cette fois s’étend un chapelet de villages soudés les uns
        
        
          aux autres. Certains sont des villages authentiques (comme Barbizon),
        
        
          d’autres des forêts (Versailles, Rambouillet, Fontainebleau), d’autres des
        
        
          parcs d’attractions (Eurodisney, Thoiry). Ces
        
        
          ludovilles
        
        
          sont consacrées
        
        
          à l’industrie de la distraction mais également au repos réparateur, à la