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          D
        
        
          ictionnaire
        
        
          des mots
        
        
          en
        
        
          voie
        
        
          de
        
        
          disparition
        
        
          M
        
        
          onopole
        
        
          Le monopole n’est possible qu’à l’intérieur d’un vase clos. À l’intérieur
        
        
          d’un petit village par exemple, une pharmacie peut avoir le monopole de
        
        
          la vente des médicaments. Dès le moment où le vase se brise et où les
        
        
          barrières s’abolissent, la concurrence devient féroce surtout quand rien
        
        
          n’est plus facile que de mondialiser son offre sur la Toile.
        
        
          C’est ainsi que progressivement en France, terre de corporatismes depuis
        
        
          le Moyen Âge, tous les monopoles s’effondrent : celui d’Air France, celui
        
        
          de la SNCF, celui de La Poste et même celui du PMU. Déjà à l’étranger les
        
        
          pharmacies n’ont plus le monopole de la vente des médicaments ni les
        
        
          médecins celui de leur prescription.
        
        
          Partout le Mono s’effacera au profit du Poly.
        
        
          M
        
        
          onothéisme
        
        
          Le péché mignon du monothéisme est de justifier assez facilement l’in-
        
        
          tolérance, la dictature et la guerre. En témoignent les guerres saintes de
        
        
          l’histoire : aucune n’a jamais été livrée au nom d’un quelconque
        
        
          polythéisme. Le djihad islamique et les croisades chrétiennes n’ont
        
        
          pas d’équivalent chez les peuples confucianistes ou bouddhistes dont
        
        
          les souverains, comme l’empereur indien Açoka, semblent plutôt
        
        
          préoccupés de faire régner l’harmonie. Si l’on admet que notre planète
        
        
          a suffisamment de problèmes écologiques à traiter pour ne pas devoir
        
        
          s’encombrer en plus de guerres saintes ou de guerres civiles déguisées
        
        
          en guerres de religion façon Saint-Barthélémy, il vaut mieux souhaiter
        
        
          n’importe quoi plutôt que le monothéisme.
        
        
          L’athéisme pourrait être une bonne solution s’il ne justifiait pas tous les
        
        
          caprices de l’individu égoïste. Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis. Le
        
        
          Moi étant un cul de sac, une religion reste préférable. Ne reste donc plus
        
        
          que la solution d’un polythéisme fervent mais ouvert, ouvert surtout aux
        
        
          dieux des autres. Dans cet esprit le Mahāyāna, Bouddhisme du Grand
        
        
          Véhicule du Dalaï Lama, est peut-être la moins inadaptée des religions
        
        
          actuelles. Enfin une religion qui se préoccupe d’écologie et de biodiversité !
        
        
          Mais peut-être aussi pourrait-on améliorer les choses en fabriquant de
        
        
          toutes pièces une religion nouvelle inspirée de l’animisme qui vénérerait