L'art de se faire des ennemis - page 46

avoir la chance de faire de vraies «
rencontres
» et surtout,
lorsqu’on en fait, d’avoir la volonté de développer une
relation enrichissante.
En d’autres termes, il n’y a dans les relations humaines ni
décollage, ni développement, ni vitesse de croisière sans
un mouvement de «
vigilance
» continue, la vigilance de
la dopamine (le neurotransmetteur qui fait que l’on se
réveille et qui inhibe la sérotonine, le neurotransmetteur
qui fait que l’on s’endort), la vigilance de l’homme
d’affaires en train de risquer sa peau dans une négocia-
tion, la vigilance de la sentinelle qui couvre par son éveil
le sommeil réparateur de tout un bataillon.
Il n’y a pas de planque dans les rapports humains.
L’amour ne se capitalise pas.
Quiconque ne risque pas sa relation finit par l’oublier.
Et quiconque ne l’amorce pas ne risque pas de la voir
décoller.
Il n’y a pas d’échec plus certain que dans cet attentisme
mortel de l’assisté qui attend tout des autres sans rien
vouloir leur apporter. Les pays riches, comme la France,
fabriquent depuis quelques années des quantités
industrielles de ce type d’assistés. Peut-être y faut-il voir
une des raisons de la crise du célibat et du marché de la
solitude.
Il ne suffit même pas, pour réussir sa vie relationnelle,
d’avoir de la tendresse et de la curiosité. Il faut encore
de l’énergie, de l’initiative et de la volonté, de la persévé-
rance, et même un peu de technique, bref, en un mot,
une stratégie.
Une série de recommandations de bon sens pourront en
revanche aider l’individu de bonne volonté :
Fréquenter les lieux de rencontre.
Il est bien évident que le meilleur moyen de ne fréquenter
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