L'art de se faire des ennemis - page 32

2)
Vous ne supportez plus ce que l’autre est, fondamentalement.
Vous ne supportez pas par exemple son caractère géné-
tique, son niveau d’intelligence, son odeur naturelle, son
apparence physique.
Les choses sont ici beaucoup plus graves. Vous êtes en
effet en contradiction avec le principe fondamental des
relations humaines : le droit de l’autre à être ce qu’il est.
La solution la plus facile réside ici sans doute dans la fuite
ou la séparation, avec bien entendu un risque fort de
retrouver la même situation ailleurs. Le vrai problème est
en vous, pas en l’autre.
3)
Vous n’appréciez pas chez l’autre un comportement bien
précis et vous aimeriez qu’il change.
Ce cas de figure est le seul à mériter une réflexion au
niveau des méthodes. Son objectif précis et son optique
positive le font toutefois sortir du champ de la critique
agression traditionnelle.
Et critiquer, de ce point de vue, c’est demander maladroi-
tement.
L’art de critiquer réside donc ici dans l’art de demander
adroitement. Les recommandations suivantes vaudront
non seulement pour la critique, mais également pour
la demande et le refus, trois attitudes artificiellement
séparées :
Éviter formellement d'énoncer une critique, une
demande ou un refus en présence d'une tierce personne.
C’est le « principe d’intimité ». Votre relation, dans ce
qu’elle a de plus vivant : la demande et le refus, est la
propriété privée de vous et de l’autre.
Toujours partir d'un point d'accord. Vous pouvez de ce
point de vue recourir à la « technique des trois Oui »,
c’est-à-dire vous débrouiller pour obtenir un plein
accord sur des sujets où la concorde est prévisible. Un
L’art de se faire des ennemis
30
1...,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31 33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,...204
Powered by FlippingBook