L'art de se faire des ennemis - page 24

Étalez votre indifférence
de manière ostensible
Ê
tre sincèrement intéressé par la personne humaine
ne suffit cependant pas toujours. Les êtres humains
sont parfois si inquiets de ne pas plaire qu’ils ont besoin
d’être rassurés par des signes visibles. En d’autres termes,
il ne suffit pas de trouver les autres intéressants, il faut
encore le leur dire, le leur montrer, le leur crier quand
c’est possible.
Ceci est la règle des règles en ce qui concerne les lois
de l’affinité. Les gens ne nous aiment pas à proportion
de l’estime qu’ils ont pour nous, mais de l’estime qu’ils
sentent que nous avons pour eux. Et l’art de plaire
commence ainsi par l’art d’entretenir les autres de
ce qu’ils sont. On tombe fatalement amoureux de son
psychanalyste (ou de son moniteur d’avion).
À l’aube d’une civilisation de «
multi-appartenance
»,
une même personne se définit toutefois par bien des
«
attributs
». Et il y aura autant de moyens d’ «
auto-
entretenir
» un interlocuteur qu’il aura d’attributs.
Voici quelques-uns des attributs possibles d’une femme
ou d’un homme :
— Ses enfants, s’il en a (surtout chez une femme).
— Sa voiture, si elle est neuve (surtout chez un homme).
— Son mari, s’il s’agit d’une femme ; sa femme, s’il s’agit
d’un homme.
— Sa moto ou son ordinateur portable, s’il s’agit d’un
homme.
— Ses vêtements, ses bijoux ou la décoration de son inté-
rieur, s’il s’agit d’une femme.
— Sa maison, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une
femme.
L’art de se faire des ennemis
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