L'art de se faire des ennemis - page 105

l’amour à bon marché fait un marché de dupe. Il ne rece-
vra que la contrepartie de sa mise, c’est-à-dire presque
rien. On ne fait pas de « bonnes affaires » en amour. Tôt
ou tard, on finit toujours soit par payer le prix, soit par
avoir un retour proportionnel à son investissement.
L’amour, comme tout ce qui vit, est quelque chose qui,
pour durer, pour échapper à la terrible emprise du temps
qui passe, doit être réinventé chaque jour. Sinon, l’éro-
sion naturelle vient l’éroder impitoyablement.
On a pu croire, bercé d’illusions, que l’on pouvait vivre
une vie de pacha sans en payer le prix : avoir l’émotion
sans l’attente, la création sans l’effort, l’amour sans le
sacrifice.
C’était vivre dans l’ignorance que c’est l’attente elle-
même qui fabrique l’émotion, le travail qui fait la joie du
créateur, le sacrifice qui construit le sentiment. On a beau
faire il n’y a nulle part de « plus » sans « moins » pour le
payer, si possible d’avance. C’est un des deux ou trois
principes fondateurs de l’univers. Sans galère, point de
salut. Toutes les terres promises se situent au-delà du
désert.
Le vrai prix d’une relation, c’est très exactement celui
qu’on a payé pour elle.
Or, pratiquement, il y a deux façons de payer le prix :
1) L’effort
2) Le sacrifice
Quelques suggestions en découlent, même si aucune
d’elles n’est obligatoire, même si chacune d’elles n’est
rien de plus qu’un exemple de sacrifice, d’effort ou de
bonne volonté.
Endiguer une passion quand elle est exclusive, c’est-
à-dire non partagée ou non partageable.
et de saboter ses relations de couple
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