L'art de perdre son temps - page 91

Refuser les corvées dont les autres essaient de se
décharger sur vous (par exemple les photocopies). Et si
votre supérieur ou votre conjoint récrimine, prenez le
temps de lui expliquer gentiment qu’il est en train de
gaspiller vos ressources humaines, et que vous pourriez
lui offrir en échange des services bien plus précieux.
Faites
Tout
ce qui vous plaît. Vraiment
Tout
. Epuisez
toutes vos virtualités.
Quand votre temps ou vos ressources sont limités et
que vous êtes obligé de choisir, faites en priorité ce qui
vous fait le plus envie, pas ce qui est le plus raisonnable.
Il y a des tâches, des personnes et des lieux avec les-
quels on est véritablement Soi. Leur approche procure
un sentiment particulier qui n’est ni le bonheur ni la
sérénité, encore qu’il leur ressemble, et qu’on pourrait
appeler le «
sentiment de l’authentique
». Demandez-
vous de temps en temps, au milieu d’une activité, si ce
sentiment existe en vous ou pas. Si vous ne l’éprouvez
pas, cessez immédiatement l’activité en cours.
A contrario
, si vous souhaitez devenir un champion de
l’inefficacité et passer maître dans l’art de perdre son
temps en faisant mal et lentement ce qu’un autre (ou une
machine) pourrait faire vite et bien :
Hiérarchisez soigneusement vos tâches de
la journée selon un ordre de « rébarbativité »
décroissante.
Et si, par exception, une tâche intéressante
subsiste, attaquez-la du bon côté, c’est-à-dire du
plus rébarbatif.
Autant l’art de réussir tout ce qu’on entreprend
est parent de l’art de se faire plaisir, autant l’art
d’échouer systématiquement est proche du maso-
chisme.
et d’en faire perdre aux autres
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