L'art de perdre son temps - page 35

Si
a contrario
votre besoin de bonne conscience et d’ap-
probation passe avant votre désir de réussir votre vie et
d’être réellement utile aux autres, continuez au contraire
à faire ce que vous avez toujours fait, comme vous avez
vu faire vos parents et vos grands-parents :
« Bossez » jusqu'à l’épuisement, dans des
tâches ingrates et souvent inutiles, qu’une
machine ou qu’un ordinateur aurait souvent beau
jeu de faire mille fois plus vite et cent fois mieux
que vous.
Être paresseux en dehors du travail
L
es mêmes individus qui travaillent toute l’année
comme des forçats se font naturellement des vacances
une idée bien précise. Elles constituent pour eux avant
toute chose une occasion de ne rien faire : une occasion
de ne pas travailler, de ne pas se presser, de ne pas se
prendre la tête. Vous remarquerez l’importance du préfixe
« ne pas ». Les vacances en effet se définissent davantage
par ce qu’elles ne sont pas que par ce qu’elles sont.
« Vacances » vient d’un mot latin qui signifie « le vide ».
Les vacances sont pour beaucoup de gens une occasion
de rester allongé sur le sable sans rien faire,
de faire la fête tous les soirs (ou pour les plus âgés, de
prendre des apéritifs interminables) — dans tous les cas,
de penser le moins possible.
Cette attitude est parfaitement compréhensible. Tout Plus
appelle un Moins équivalent. Onze mois de travaux
forcés impliquent cinq semaines d’inactivité totale. Ce
n’est qu’une illustration supplémentaire d’un principe
«
holistique
» (c’est-à-dire universel) fondamental : celui
du retour de manivelle.
et d’en faire perdre aux autres
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