ou d’une personne humaine. Un jour ou l’autre, toute
boucle ouverte se referme : c’est la loi, universelle,
incontournable, du flux et du reflux. Un seul moyen
permet d’y échapper, c’est d’ouvrir inlassablement de
nouvelles boucles, décalées d’un tour de vis par rapport
à la précédente. Quand une vieille génisse est en phase
de déclin, une vache à lait est en phase de maturité, un
jeune poulain fait la conquête du marché, un petit veau
est en préparation dans les laboratoires. Ici encore on
retrouve Darwin appliqué aux affaires. Plus le nombre
d’expériences nouvelles est important, plus le volume
d’échecs sera considérable, mais plus probable aussi sera
la probabilité de survie. La survie à long terme est donc
finalement (quoique indirectement) proportionnelle au
nombre d’expériences et de baffes reçues. Les entreprises
éprises de sécurité qui ne possèdent qu’un seul produit
ou qu’une seule gamme de produits sont hautement
sujettes à l’insécurité.
Pourtant les faits semblent ici démentir. Il y a des entre-
prises mondialement connues comme Chanel, Coca-Cola
ou Kronenbourg, qui apparemment fabriquent toujours
le même produit depuis l’éternité.
Certains besoins sont en effet éternels. Crise économique
ou pas, il y aura toujours des cheveux à couper, des
bouches à nourrir et des gens qui s’ennuient, qui ont
besoin de voyager ou de rêver. Il arrive par ailleurs que
certains produits soient difficilement améliorables, soit
en raison de je ne sais quelle perfection intrinsèque,
soit à cause d’une image si ancienne et si mondiale
qu’elle en est devenue presque intouchable.
Si ces entreprises restent prospères, c’est simplement que
tout monoproduit qu’elles sont (ou qu’elles paraissent),
elles sont par ailleurs hautement « polymarketing »,
c’est-à-dire qu’elles ne ménagent pas leurs efforts de
diversification à outrance sur d’autres plans, que ce soit
L’art de démotiver ses collaborateurs
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