Il est certain que l’ère du gigantisme est terminée, aussi
sûrement que celle des dinosaures. L’avenir n’est plus
aux mégalopoles, aux bidonvilles ou aux banlieues (c’est-
à-dire à la version européenne des bidonvilles). Elle est
aux petites villes, voire aux simples villages. Dans les
grandes villes, comme dans les grandes entreprises, les
individus sont dévitalisés. Il suffit d’aller passer l’après-
midi dans les rues de Paris ou dans les couloirs d’un
ministère pour s’en rendre compte. L’avenir est à ce qui
est petit. À l’ère tertiaire, le dinosaure est remplacé par
une foule de petits mammifères indépendants, dont
l’ensemble, moins coûteux à l’entretien, épouse avec
plus de finesse les moindres contours du marché, les
moindres aspérités du terrain.
Des points restent sans doute obscurs. Il semble néan-
moins que la structure de l’association présente, par rap-
port à l’entreprise traditionnelle, l’avantage de motiver
directement les hommes pour le travail à accomplir, et
non pas indirectement par le biais d’une rémunération :
ce qui peut avoir des effets pervers quand la qualité du
travail et le profit maximal induisent des comportements
différents. De ce point de vue elle est beaucoup plus
saine.
Elle peut être une brillante illustration de l' « entreprise
organique » en opposition à l’ « entreprise hiérarchique »
de nos grands-parents.
En résumé, si vous souhaitez optimiser l’adaptation de
votre entreprise au monde en devenir :
Établissez, autant que possible, avec chacun
de vos collaborateurs, des relations de client à fournis-
seur plutôt que des relations de patron à salarié.
Offrez-leur des vacations ou un pourcentage sur les
résultats plutôt qu’un salaire régulier. Deux conditions
contradictoires peuvent tuer la motivation dans l'entre-
prise : l'absence totale de sécurité et l'excès de sécurité.
L’art de démotiver ses collaborateurs
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