L'art de se faire des ennemis - page 189

CONCLUSION
Vous êtes rassurée.
Armée de toutes ces recommandations, qui mieux que vous
au monde saura se faire aimer ?
Si Antonio vous plaît, il n’aura qu’à bien se tenir.
Mais en même temps, quelque chose vous inquiète. Le
temps s’est écoulé. Voilà une heure au moins que votre
visiteur devrait être arrivé.
Sans perdre votre sang-froid, vous demandez à Dimitri de
faire son enquête, vous vous approchez de la fenêtre et
tandis que la neige tombe, vous pensez quelques instants
à moi.
Vous revivez notre rencontre ambiguë dans une cyberta-
verne où nous n’avions que faire ni l’un ni l’autre, et où nous
nous étions tous les deux égarés par hasard dans l’espoir de
semer notre désarroi. Vous repensez aux quelques
moments, toujours imparfaits, mais si troublants, que nous
nous étions donnés en Mongolie, en Mer de Chine, en croi-
sière dans l’Espace : le coucher du Soleil au-dessus de Titan,
le lever de Terre depuis la Lune. Vous pensez que si nous
nous sommes tant rapprochés, c’était peut-être précisément
parce que tout nous séparait.
Les « Moins » parfois libèrent des « Plus » en pléthore.
Dimitri vous alerte. L’œuf d’Antonio a disparu. Il s’est abîmé
dans la mer aux larges des Açores.
Deux hypothèses sont possibles :
1) La secte des Roudoudous a torpillé son œuf en vol à
moins qu’elle ne l’ait tout simplement saboté au départ. Les
positions d’Antonio sur l’immortalité, son influence aux
Nations-Unies, son impact médiatique au sein de son milieu
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