L'art de perdre son temps - page 14

Public sous Robespierre comme le gouvernement de Ben
Gourion aux débuts d’Israël ne valaient ce qu’ils valaient
qu’en raison de la situation d’extrême urgence à laquelle
ils étaient confrontés : « La Patrie est en danger ! ».
A qui souhaite accroître son efficacité individuelle dans
les situations ordinaires de la vie quotidienne, il est par
conséquent une première recommandation à faire :
Veiller à être soumis en permanence à une forte pres-
sion, supportable, mais incessante.
Une série d’astuces peuvent venir vous aider :
Poser par écrit chaque matin les dix priorités de la
journée en les classant par ordre décroissant d’impor-
tance : c’est ce que nous appelons, dans les stages que
nous organisons, les « fiches aurore » (car on les fait le
matin).
Ne jamais rien entreprendre (et,
a fortiori
, ne jamais
déléguer une tâche) sans fixer à chaque fois l’échéance
impartie.
Pour crédibiliser ces échéances, les négocier avec un
« tuteur », qui peut être votre chef, un collègue, un ami,
un professeur ou votre conjoint, auquel il faudra
bien, le moment venu, rendre des comptes. On travaille
souvent moins quand on n’a de comptes à rendre à
personne.
Les temps sont en train de changer. L’époque industrielle
requérait des quantités énormes de travail rébarbatif.
L’époque interactive sollicite davantage la créativité,
l’initiative et les capacités de chacun à faire passer aux
autres un message, ce que j’appelle les 3 « C » : Créativité,
Communication, Culot. Ces énergies naturelles, comme
celles de nos aïeux, se libèrent peu spontanément.
Elles n’affluent en abondance que sous la pression
L’art de perdre son temps
12
1...,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13 15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,...140
Powered by FlippingBook