L'art de démotiver ses collaborateurs - page 8

chaque jour plus rentable, pour un nombre croissant d’indi-
vidus, de vivre sans travailler que de travailler sans vivre.
La situation semble donc sans issue. La vie de chef d’entre-
prise est d’un point de vue métaphysique l’une des plus
absurdes qui soit et d’un point de vue psychologique l’une
des moins gratifiantes.
Et si...
Et si vous sabordiez discrètement votre entreprise ? Et si vous
trouviez le moyen, en toute légalité, de vous libérer de ce
« capital », qui vous possède encore bien plus que vous ne
le possédez ? Et si vous parveniez, sans faire de dettes,
sans commettre de fautes, à réduire progressivement, puis à
supprimer, votre solvabilité ?
Plus alors de revendication salariale. Plus de procès. À quoi
bon faire un procès à celui qui n’a rien ? Plus d’ennemis
envieux. Plus de faux amis hypocrites et intéressés. Retour
aux relations humaines vraies. Si l’on vous dit que l’on vous
aime, vous pourrez être sûr que ce sera pour vous. Et si l’on
vous dit que l’on vous hait, vous pourrez être sûr, au moins,
que ce sera pour vous aussi.
Voici donc, résumée en quelques points, l’expérience d’un
homme qui a beaucoup souffert d’avoir été trop riche et
qui a trouvé un moyen idéal de se débarrasser de son entre-
prise, de son pouvoir et de son capital devenus encom-
brants. Voici une liste de recettes pour démotiver, pour
désespérer tout doucement ses collaborateurs et les faire
fuir d’eux-mêmes, comme les rats d’un bateau où il n’y a
plus de blé.
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